L’activité physique reconnue pour traiter la dépression

par 27 Fév 2019

L’Inserm, dans son rapport rendu public le 14 février, plaide pour que l’activité physique soit enfin considérée comme une thérapeutique à part entière dans le traitement des maladies chroniques. Les maladies chroniques sont des affections non transmissibles de longue durée, parfois permanentes, qui évoluent avec le temps. Dans son champ d’étude, les experts se sont penchés sur les pathologies cardiovasculaires, les cancers, le diabète, les pathologies respiratoires, l’obésité, mais aussi des maladies mentales comme la dépression, la schizophrénie. Ces maladies sont la première cause de mortalité mondiale et en Europe elles « concourent à près de 86 % des décès (…) et pèsent de plus en plus lourdement sur les systèmes de santé », selon l’OMS.

L’activité physique et le sport ont pris une place non négligeable au cœur des thèmes de la santé et du bien-être depuis plusieurs années.  Ce que le rapport de l’Inserm met en exergue désormais est que les séances d’activité physique sont de véritables médicaments. Leur efficacité n’est plus en question désormais pour le maintien de la santé mais ont un rôle pour leur traitement. Ainsi, en cas de dépression, les programmes combinant endurance et renforcement musculaire permettent d’améliorer les symptômes dépressifs et de prévenir les récidives.

La question désormais est « de proposer des programmes adaptés pour convaincre médecins et patients », souligne le Pr François Carré, cardiologue et membre du groupe de travail. Il ajoute que « le temps où l’on disait au patient de se reposer est révolu. C’est l’inverse, il faut bouger. »

La recommandation est une prescription systématique et aussi précoce que possible dans le parcours de soin des pathologies étudiées. Pour la dépression légère à modérée, Il s’agirait de prescrire de l’activité physique avant tout traitement médicamenteux. Depuis la loi santé de 2016, les médecins peuvent prescrire des séances d’activité physique à leurs patients, mais ils se sont peu saisis de cet outil constatent les experts. Il conviendrait que les psychologues puissent aussi se saisir du constat pour orienter leurs patients dans leur prise en charge psychothérapeutique.